COMPORTEMENT

Comprendre les comportements d'automutilation chez les ados

Sommaire

  1. Quelle est la définition de l’automutilation 
  2. Quelles sont les causes de l’automutilation ? 
  3. Comment arrêter un processus d’automutilation ? 
  4. Comme aider un enfant ou un ado qui pratique l’automutilation ?


L’adolescence est une période de transition, de changements corporels, de recherche d’identité… Pour les jeunes en quête d’eux-mêmes, le processus peut être perturbant et difficile. Quand s’ajoutent à cela d’autres problèmes, l’ado peut choisir d’y faire face par un comportement douloureux : l’automutilation. Mais en quoi cela consiste-t-il exactement ? Quelles sont les raisons de ce comportement et comment y faire face ? Par quels moyens aider un ado qui s’inflige l’automutilation ? 🤔

Comprendre les comportements d'automutilation

1 - Quelle est la définition de l’automutilation ?

 

Le sujet est sensible et il peut être difficile de le traiter d’une façon à la fois factuelle et empathique. Cependant, la conscientisation et la prévention autour du phénomène d’automutilation sont essentielles, surtout en ce qui concerne les enfants et les ados. Pour apporter une définition simple à l’automutilation, on peut décortiquer le mot :

En bref, l’automutilation est le fait de s’infliger des blessures à soi-même de manière volontaire et répétée. Généralement, il s’agit d’automutilation non suicidaire, c’est-à-dire que la volonté de n’est pas de se donner la mort via ces actes. Malgré tout, les gestes d’automutilation peuvent être très graves. 😱

Différents exemples sont observés : 

  • L’automutilation par scarification, c’est-à-dire l’incision de la peau avec un objet coupant (couteau, ciseau, compas, rasoir…),
  • Les brûlures, par exemple au moyen d’une cigarette, 
  • L’arrachage de cheveux, aussi appelé trichotillomanie,
  • Les griffures, morsures ou le fait de se gratter jusqu’au sang,
  • La réouverture de plaies ou de cicatrices infligées lors d’une automutilation précédente,
  • Pour certains experts, les troubles du comportement alimentaire ou la consommation excessive de drogues ou d’alcool seraient également des manifestations d’automutilation même s’ils peuvent aussi être considérés comme des maladies mentales. 

Les personnes adeptes de l’automutilation le font généralement en secret et à des endroits discrets de leur corps, comme les bras ou les cuisses, de façon à cacher les cicatrices. Il peut donc être très laborieux pour les proches de diagnostiquer le problème. Selon des statistiques, une personne sur six vivrait des gestes d’automutilation à un moment de sa vie et cela toucherait principalement les ados. 😢 

En tant que parents, il peut être très difficile d’identifier que son ado pratique l’automutilation. Certains signes peuvent néanmoins participer à alerter les proches :

  • Quand l’ado se met à porter des vêtements longs couvrant ses bras et ses jambes même quand ce n’est pas approprié vu la météo, on peut se demander s’il cache les cicatrices d’une automutilation.
  • S’il change de comportement, s’il s’isole, qu’il montre des signes d’anxiété sévère… 
  • S’il y a du sang sur ses vêtements ou sur les draps, par exemple s’il se gratte jusqu’au sang ou que les plaies issues de ses mutilations se rouvrent pendant la nuit. 
  • Si vous remarquez des blessures, bleus, cicatrices… non expliqués. 

Même s’il n’y a généralement pas d’intention suicidaire derrière ces gestes, il est important de les prendre au sérieux car ils peuvent cacher une dépression importante pouvant mener au suicide. De plus, comme la définition de l’automutilation l’explique, il y a une altération de l’intégrité physique et donc des plaies qui peuvent s’infecter et être dangereuses… 🩸

 

2 - Quelles sont les causes de l’automutilation ?

 

Le principe d’automutilation n’est pas considéré comme une maladie mentale, même s’il peut être lié à un trouble ou une maladie autre comme :

  • Des troubles bipolaires,
  • Des troubles du spectre autistique (autisme),
  • Des troubles du comportement,
  • Un syndrome de stress post-traumatique,
  • Une dépression,
  • Une dépendance…

Outre ces maladies, l’automutilation peut avoir de nombreuses causes, notamment chez l’ado ou l’enfant : 

  • Le harcèlement scolaire,
  • Une rupture douloureuse,
  • Des douleurs liées à une maladie,
  • Un contexte familial difficile,
  • Le racisme, la machisme, l’homophobie,
  • Un vécu personnel (viol ou violences, par exemple)…

Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’automutilation apparaît comme une façon d’affronter une situation difficile, des émotions compliquées, une profonde angoisse, un vécu douloureux… 

  • Les personnes qui s’automutilent ont l’impression que cela va détourner leur sentiment de détresse ou les aider à relâcher la pression momentanément. Le problème est que cela peut devenir habituel et addictif et représenter un risque pour la santé. 
  • Cela peut aussi être un appel à l’aide pour les parents ou les profs quand ils découvrent l’automutilation d’un ado via des cicatrices sur ses bras ou des discussions sur la scarification. 
  • Cela peut donner une impression de contrôle, par exemple dans une situation de harcèlement. L’ado se sent démuni et la scarification est un moyen d’être maître de quelque chose. 
  • On peut également remarquer des cas d’automutilation chez des ados qui ont honte ou se sentent coupables (par exemple, sans raison, les victimes d’abus sexuels) et se punissent ainsi. 

L’automutilation est encore souvent un tabou et elle n’est pas énormément étudiée et classifiée. Il existe cependant la classification de Favazza qui distingue trois types différents d’automutilation :

  • L’automutilation majeure concerne des gestes graves (amputation, énucléation…) qui sont généralement liés à des maladies mentales sévères. 
  • L’automutilation stéréotypique concerne par exemple des patients souffrant d’autisme ou en crise bipolaire et qui se cognent la tête ou se grattent les bras jusqu’au sang de manière répétée. 
  • L’automutilation superficielle à modérée implique les scarifications, les brûlures, les griffures, la réouverture des cicatrices, l’arrachage de cheveux… 

 

3 - Comment arrêter un processus d’automutilation ?

 

Il est important de se renseigner sur l’automutilation pour pouvoir venir en aide à quelqu’un qui en souffre. Si un jour une victime se présente à vous et vous demande des conseils pour arrêter l’automutilation, voici quelques éléments à transmettre, en attendant de consulter un professionnel :

  • Se mettre en mouvement, faire du sport, faire du dessin, danser pour bouger son corps et essayer de réduire l’envie de se blesser.
  • Regarder la télé, écouter de la musique très fort ou faire quelque chose qui distrait son esprit.
  • Voir des amis, ne pas être seul.
  • Dessiner sur son corps pour remplacer la scarification.
  • Utiliser la méthode Cauet : « Je suis fort, je peux le faire, je ne me blesserai pas ». 
  • Faire du yoga ou de la méditation pour reprendre le contrôle de son corps. 

Bien sûr, si vous observez des plaies qui vous semblent dangereuses, n’hésitez jamais à appeler les secours. Il est très rare d’assister à un acte d’automutilation comme une scarification (à l’exception du cas d’une personne souffrant d’autisme qu’on peut voir se gratter jusqu’au sang ou se blesser dans un moment de crise). Il est plus fréquent d’observer les conséquences d’une automutilation comme des taches de sang sur un vêtement au niveau des bras ou des cicatrices. 🚑

L’importance de la sensibilisation et de la prévention joue alors tout son rôle pour pouvoir apporter de l’aide aux victimes d’automutilation. Qu’il s’agisse d’une personne bipolaire qui agit en période de crise ou d’un ado qui voit la scarification comme une façon de gérer son anxiété, il est tout autant nécessaire d’agir pour protéger la victime sur le plan physique et psychique.

 

4 - Comme aider un enfant ou un ado qui pratique l’automutilation ?

 

La principale difficulté tient dans la prise de conscience de l’automutilation car les enfants et les ados demandent rarement de l’aide à leurs proches dans cette situation. Ensuite, la première chose à faire pour aider un enfant ou un ado qui pratique l’automutilation est d’en découvrir la cause (maladie, facteurs externes…). Si une maladie ou un trouble est associé, comme l’autisme ou la dépression, une prise en charge médicamenteuse peut déjà soulager le patient. Des soins locaux doivent également être appliqués, au niveau des plaies et des cicatrices de l’automutilation. 🩺

Pour tous les patients, même en l’absence de comportement suicidaire, un bilan psychiatrique est essentiel. Un accompagnement est ensuite nécessaire pour déconstruire les comportements et trouver de nouvelles façons d’affronter les difficultés. 💪

Si l’enfant ou l’ado ne souhaite pas se confier à ses parents mais que ceux-ci ont un doute, ils peuvent :

  • Assurer à leur enfant qu’ils sont toujours là pour l’écouter sans jugement.
  • Prendre rendez-vous chez un psychologue ou un pédopsychiatre pour obtenir de l’aide quant au comportement à adopter en cas d’automutilation de leur enfant ou ado. 
  • Encourager l’enfant à se confier à quelqu’un, un ami, un grand-parent, un voisin… 
  • Lui donner les contacts d’associations, de forums et de numéros d’aide à la jeunesse et de prévention vis-à-vis de automutilation et du suicide. 

Il est notamment possible de bénéficier de contacts gratuits. ☎

  • L’association Phare lutte notamment pour la gestion du mal-être chez les jeunes : 01.43.46.0062 (ligne d’écoute).
  • Le numéro national de prévention du suicide : 3114.
  • Les Maisons départementales des adolescents.
  • Les Points d’accueil et d’écoute jeunes. 
  • Le chat de Fil Santé Jeunes : 0.800.235.236 (accessible non-stop par téléphone ou par mail).
  • SOS Suicide Phénix : 01.40.44.46.45 (appel anonyme).


Si vos ados ont besoin d’aide sur le plan scolaire, les équipes sont à votre disposition. Nos professeurs particuliers sont des spécialistes de l’accompagnement des élèves, que ceux-ci aient besoin de remises à niveau, d’aide aux devoirs ou de cours intensifs.

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