Dysphasie : tout savoir sur ce trouble de l'apprentissage du langage

Sommaire

1. Qu'est-ce que la dysphasie ?
2. Quels sont les signes courants de la dysphasie ?
3. Comment la dysphasie affecte-t-elle mon enfant?
4. Le diagnostic de la dysphasie
5. Le choix du parcours scolaire

Pour les parents, apprendre que son enfant ou adolescent souffre d'une affection ou d'une maladie qui peut nuire à sa capacité à avancer dans la vie peut être déchirant et inquiétant.

Pourra-t-il mener une vie « normale » ? Aura-t-il des amis en chemin ? À quoi ressemblera l'école pour lui ? Comment son état affectera-t-il ses résultats scolaires, son bonheur et sa capacité à être autonomes à l'avenir ? Toutes ces questions, et bien d'autres, ne trouvent pas toujours de réponse évidente.

Pour les parents qui ont un enfant qui a reçu un diagnostic de dysphasie, il est important de comprendre ce qu'est la dysphasie et à quoi ressemble la dysphasie chez les enfants . Voici un petit guide pour vous aider à y voir plus clair et sachez que des services de soins à domicile peuvent être disponibles pour vous aider.

1 - Qu'est-ce que la dysphasie ?

La dysphasie fait partie des <troubles DYS> , aussi appelée Trouble Spécifique du Développement du Langage Oral (TSDLO). 

C’est un trouble persistant et spécifique du langage qui altère la compréhension et l'expression du langage chez l'enfant. 

Bien que les causes de ce trouble du langage restent incertaines, les chercheurs ont remarqué des différences génétiques et neurologiques dans le cerveau des enfants dysphasiques, qui pourraient être à l'origine de leurs difficultés. Néanmoins, les spécialistes s'accordent sur un point : la dysphasie n'a rien à voir avec un quelconque manque de stimulation, une surdité ou autres déficiences ou retards intellectuels.

Dans la plupart des cas, les enfants dysphasiques ont une intelligence normale et manifestent de l'enthousiasme dans leur désir de communiquer.

Les conséquences de ce trouble vont généralement s'étendre à d'autres sphères de leur vie, car leur difficulté à comprendre et à se faire comprendre va générer beaucoup de frustration.

Dans environ la moitié des cas, lorsque les enfants présentent un retard dans leurs compétences parlées ou expressives, la situation se résout naturellement et ils commenceront à parler de manière spontanée vers l'âge de deux ou trois ans. Nous appelons ces enfants des « locuteurs tardifs ».

Cependant, pour l'autre moitié, le trouble persistera, parfois au-delà de 6 ans malgré un accompagnement et des moyens adaptés. C'est alors que l’on parle de dysphasie.

Il est donc important de faire la différence entre retard et trouble. Le retard implique que votre enfant a un développement normal, mais avec un ⌚décalage chronologique. Cela sous-entend un rattrapage possible. Il apprend à parler plus tard, mais le langage se construit comme les autres enfants : mot-phrase, phrase de trois mots, quelques difficultés sur certains sons… mais au bout du compte, les progrès sont constants.

2 - Quels sont les signes courants de la dysphasie ?

Contrairement à un enfant dyslexique, les difficultés de langage ne sont pas des inversions. Un enfant dysphasique fait plutôt des erreurs de syntaxe, une expression par mots isolés,des approximations, des paroles indistinctes, discours plus ou moins construits, manque de mots…

On distingue plusieurs types de dysphasie :

• La dysphasie de type phonologique syntaxique ;
• La dysphasie de type production phonologique ;

Mais les plus courantes sont :

• Dysphasie réceptive
• Dysphasie expressive du langage.

La dysphasie réceptive fait référence à une altération de la capacité d'une personne à comprendre et à trouver un sens au langage.

Dysphasie réceptive (altère la compréhension et le sens du langage) :

• Compréhension limitée de la langue parlée;
• Difficulté à comprendre les mots abstraits ;
• Difficulté à comprendre les mots interrogatifs et à les distinguer (ex : quoi, qui, quand, où, pourquoi, etc.) ;
• Difficulté à comprendre des phrases longues et/ou complexes;
• Comprendre les expressions au sens propre plutôt qu'au figuré (ex : lorsqu'il entend « il pleut des chats et des chiens », l'enfant peut s'attendre à voir des chats et des chiens tomber du ciel)
• Langage expressif (altère la production de la parole) :
• Difficulté avec la formation et l'articulation des mots (mots brouillés);
• Difficulté à trouver les bons mots lors de la communication ;
• Utilisation excessive de mots ou d'expressions de remplissage (par exemple : « chose » ou « ce genre de choses »);
• Impression que l'enfant parle une langue étrangère ;
• Séquençage grammatical incorrect (mots dans le mauvais ordre);
• Discours hésitant avec des pauses fréquentes ;
• Difficulté à décrire verbalement un concept ou une idée ;
• « Télégraphie » : l'omission d'articles et de conjonctions.

Exemples représentatifs :

Voici des exemples de la façon dont la dysphasie altère les compétences linguistiques d'un enfant :

Il était une fois, Léo un enfant dysphasique. vidéo de Adrien Honnons

Un enfant aime les fraises.  Il demande des « raises ».  Après avoir fini par comprendre qu’il veut des « fraises », on lui répète « Ahhh, tu veux des raises! ».  Et l’enfant de répondre « Non, pas des raises, des RAISES! ».  Dans sa tête, SON « raises » 🤔s’entend bel et bien comme « fraises »…

3 - Comment la dysphasie affecte-t-elle mon enfant?

De tous les troubles de la parole et du langage connus, on dit souvent que la dysphasie est le trouble d'apprentissage le plus courant, souvent associé à un comportement difficile.

L'enfant deviendra frustré, car sa difficulté à articuler des mots ou sa capacité à prononcer des phrases cohérentes rend difficile pour les parents de comprendre ce qu'il essaie de dire. Ce n'est pas un simple problème d'élocution, mais un problème qui affecte la communication à tous les niveaux.

Étant donné leur 😬frustration de ne pas être compris, ces enfants auront recours à d'autres moyens d'expression qui peuvent se manifester sous forme de crises de colère ou de comportements agressifs, tels que crier, pleurer ou frapper. 

Ils ont tendance à cesser d'essayer de communiquer et à se replier sur eux-mêmes. Ils ressentent souvent la solitude et développent une faible estime d'eux-mêmes.C'est

Si vous percevez un retard ou une anomalie dans le développement de la parole de votre enfant, contactez votre pédiatre. Il pourra alors vous référer à un orthophoniste.

Que se passe-t-il alors ?

4 - Le diagnostic de la dysphasie

Dans le cas où les parents ou l'enseignant d'un enfant soupçonnent une dysphasie, le meilleur plan d'action est de rencontrer un orthophoniste. C'est le professionnel qui peut évaluer le trouble de l'enfant et fournir un traitement. Le pathologiste demandera à votre enfant de nommer des objets, de lire, d'écrire ou d'effectuer d'autres tâches liées au langage.

Gardez à l'esprit que plus un enfant est diagnostiqué tôt, meilleurs sont ses résultats et ses chances de progresser régulièrement à l'école et de ✨réussir ses études. Ainsi, alors que la dysphasie peut être diagnostiquée à l'âge de 5 ans, un orthophoniste qualifié peut commencer à travailler avec un enfant dès l'âge de 3 ans pour minimiser les effets des troubles de la parole.

Une fois diagnostiquées, les difficultés de l'enfant sont identifiées et peuvent être mieux comprises, vous permettant d'offrir un soutien approprié et de mieux gérer la situation, car la dysphasie 😔affecte souvent les relations familiales.

Une intervention précoce n'est pas seulement bénéfique pour votre enfant, mais aussi pour vous. Vous êtes une des pièces maîtresses dans l’éducation et le traitement de votre enfant.

Vous pouvez aussi rejoindre un groupe de soutien. Se sentir accompagné par des professionnels et des parents qui vivent la même situation que vous peut être utile. Ils pourront vous partager des informations et des conseils. 

Partout en France, vous pouvez contacter les Centres référents pour les troubles du langage. Ce sont des centres de consultation multidisciplinaire attachés à des équipes hospitalières universitaires.

5 - Le choix du parcours scolaire

Pas de panique, saviez-vous que Einstein, Léonard de Vinci, Mika étaient dysphasiques. Votre enfant peut donc avoir toutes les chances de se développer 😀dans son futur. Même si le parcours scolaire de votre enfant sera long et laborieux, de nombreuses personnes présentant des troubles DYS réussissent leurs études supérieures.

Lorsque votre enfant est diagnostiqué en maternelle ou primaire, il peut être intégré à une classe ordinaire dans l’école dont il dépend.  Si cela semble trop compliqué, vous pouvez être amené vers une classe spécialisée dans une école ordinaire en intégration scolaire collective : ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire). 

Dans le cadre d’une scolarisation individualisée, l’élève en situation de handicap est admis dans une classe ordinaire et peut être accompagné par un auxiliaire de vie scolaire (AVS). Cet AVS est une personne qualifiée qui fait partie du projet personnel de scolarisation (PPS) de l’enfant handicapé. 

Pour la secondaire, les enfants atteints de DYS intègrent soit une classe ordinaire en intégration individuelle, soit une classe spécialisée d’un collège ou d’un lycée ordinaire.  Voici un article sur comment accompagner votre enfant en situation de handicape scolaire. 

Pour accompagner votre enfant dans le choix de son orientation scolaire, vous pouvez :

• Consulter des conseillers d’orientation et les différents guides des métiers dans les CIO (Centre d’information et d’Orientation).
• Le site de l’ONISEP édite des guides spéciaux pour les cas d’handicap.
• Consulter un conseiller d’orientation en ligne. La Plateforme ORA permet de prendre rendez-vous et d’effectuer un entretien avec un conseiller d’orientation spécialisé dans les troubles DYS et autres handicaps.
• Consulter les Centres d’Aide à la Décision (CAD) présents à la chambre des métiers et de l’artisanat.
• Consulter les ressources en ligne notamment le portail du gouvernement, des partenaires sociaux et des régions. Pour l’orientation et la formation il existe un site dédié : orientation-formation.fr
• Participer aux journées portes ouvertes des écoles et aux salons professionnels.
• Faire des stages pendant les années de collège et de lycée. L’ARPEJEH est une association qui favorise les stages en entreprise pour les jeunes handicapés.

Enfin, rappelez-vous que la clé de la réussite est le travail d'équipe : famille, école et orthophoniste doivent travailler ensemble pour que des mesures appropriées soient prises pour favoriser le cheminement scolaire et l'intégration sociale de l'enfant à l'école. Un plan d'intervention personnalisé devra peut-être être mis en place pour de meilleures chances de succès.

Chez GoStudent, nos professeurs sont formés pour vous accompagner et vous soutenir si votre enfant présente un trouble DYS.N’hésitez pas à nous contacter et à profiter de notre première leçon gratuite.