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Handicap à l’école : le rôle des parents

Sommaire

  1. L’école inclusive, qu’est-ce que c’est ?
  2. Pourquoi scolariser un enfant en situation de handicap dans une école ordinaire ?
  3. Les parents : des partenaires éducatifs
  4. Comment scolariser son enfant en situation de handicap ?
  5. Les aides auxquelles vous avez droit 


Les parents d’élèves en situation de handicap ont souvent l’impression d’être les seuls défenseurs des intérêts de leur enfant. Faire valoir leurs droits à une scolarité normale qui tient compte de leurs besoins spécifiques est un combat de tous les jours. Même si des progrès ont été réalisés pour une école inclusive, il reste encore beaucoup à accomplir afin d’offrir une meilleure intégration scolaire. Quel est le rôle des parents et comment accompagner son enfant ? État des lieux du handicap à l’école.

Enfant en siutation de handicap

 

L’école inclusive, qu’est-ce que c’est ?

 

La loi du 11 février 2005, pour l’égalité des droits et des chances ouvre un vaste chantier de refondation de l’école afin d’accueillir tous les élèves et de favoriser la scolarisation des ceux en situation de handicap. 

En juillet 2013, une nouvelle loi consacre la notion d’inclusion scolaire, notamment en fournissant un nouveau cadre relatif à la formation des enseignants et à la coopération entre l’éducation nationale et les acteurs médico sociaux.  

Suite à ces nouvelles mesures, on comptait 340 000 élèves en situation de handicap inscrits dans l’école ordinaire à la rentrée 2018-2019. Ce chiffre est en augmentation constante depuis les années 1990 et représente aujourd’hui près de 3% des élèves scolarisés dans le premier et le second degré, contre seulement 1% il y a 15 ans.

Cette hausse s’explique notamment par le fait que des élèves déjà scolarisés dans des classes ordinaires se voient désormais reconnaître leurs difficultés. 

Élève en situation de handicap, de quoi parlons-nous ? 

Formellement, c’est d’abord un élève qui entre dans le cadre des dispositifs prévus par la loi. C’est-à-dire dont les parents font une demande auprès de la maison départementale des personnes handicapées (Mdph) - plus précisément à la Cdaph (Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées) - et dont les difficultés scolaires ont été reconnues par un contrôle médical. 👩‍⚕️

Il peut s’agir de troubles des apprentissages déjà existants qui n’étaient pas diagnostiqués jusqu'alors. Par exemple, on a vu augmenter des syndromes liés à la « constellation des dys » : dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, dyspraxie, etc.

Mais il s’agit également d’élèves sourds, autistes Asperger, qui souffrent de troubles de la motricité ou de trisomie, entre autres.

 

Pourquoi scolariser un enfant en situation de handicap dans une école ordinaire ?

 

80 000 élèves restent scolarisés dans des écoles spécialisées pour handicapés, soit 20% des élèves en situation de handicap. En dépit des politiques d’inclusion mises en place, ce chiffre reste stable depuis deux décennies et est révélateur des difficultés que rencontrent les parents pour la scolarisation en milieu ordinaire. 👩‍🏫

Le problème du handicap à l’école

Pendant de longues années, certains proviseurs, enseignants et inspecteurs, refusaient l’inscription d’enfants présentant un handicap ou des troubles de l’apprentissage. Conséquence : l’obligation de se tourner vers l’enseignement à distance lorsque cette alternative était possible (Cned), vers des établissements privés ou vers des écoles spécialisées pour handicapés.

L'absence de diversité dans ces établissements est extrêmement décourageante. Elle met clairement à mal l’épanouissement des enfants concernés et détruit toute possibilité d’autonomie des personnes.

Socialisation et intégration des personnes handicapées

A contrario, suivre un parcours scolaire plus classique dans son école de quartier permet une meilleure socialisation et donc une meilleure intégration sociale.

Les élèves en situation de handicap se sentent le droit de vivre comme tout le monde et d’accéder - potentiellement - aux mêmes chances de réussite. À l’arrivée, cela ouvre la possibilité d’une plus grande insertion professionnelle. 

Sans compter que les autres élèves se voient ainsi offrir l’occasion d’être sensibilisés à la neurodiversité et de développer une plus grande tolérance à l’altérité. 

 

Les parents : des partenaires éducatifs

 

Les parents ne sont malheureusement pas complètement libérés du poids de la prise en charge de leur enfant. Même si des progrès ont été accomplis, ils doivent régulièrement se confronter à de nouveaux obstacles. 

La difficile prise en charge des élèves à besoins particuliers

Un peu comme des super coordinateurs, ils doivent gérer un planning de folie qui fait coïncider l’emploi du temps scolaire (nécessairement aménagé) de leur enfant avec l’ensemble des rendez-vous médicaux et paramédicaux (pédiatre, neurologue, psychiatre, orthophoniste, kiné, etc.). Difficile, dans ces conditions, de concilier vie professionnelle et vie de famille.

Cible de moquerie et de stigmatisation, la discrimination du handicap à l’école est encore monnaie courante. Motiver son enfant, le rassurer, lui donner confiance en soi et en ses capacités fait partie du rôle de coach des parents. Certains s’impliquent même dans l’établissement scolaire en réalisant des interventions devant les classes afin de sensibiliser les camarades à la réalité du handicap à l’école. 

Les professeurs face aux nouveaux besoins éducatifs

Faire rimer école et handicap implique aussi de se heurter aux problèmes de formation des enseignants. Si la différenciation des pratiques pédagogiques fait partie intégrante du cursus des nouveaux diplômés, ce n’est pas toujours le cas des anciennes générations, parfois plus rétives à intégrer ceux qui échappent à leur grille de lecture.

Changer de méthodes, modifier ses pratiques pédagogiques, accepter de recourir à des outils digitaux, de mettre à disposition un ordinateur pour enfant et une imprimante dans sa salle de classe ou de partager son cours en avance sur une clé USB, sont autant d'aménagements qu’un certain nombre n’est pas prêt à concéder. 

Une fois de plus, c’est aux parents qu’incombe la charge de s’emparer d’une casquette de médiateur pour rappeler aux professeurs réfractaires quelles sont leurs responsabilités en matière d’égalité des chances. 

Enfin, il arrive encore que l’accessibilité des écoles aux personnes en situation de handicap ne soit tout bonnement pas garantie. Il appartient alors aux parents de se mettre en quête d’un établissement adapté. Ce qui nécessite une mobilité géographique parfois coûteuse.

Un amplificateur des inégalités sociales

Dans son ouvrage Introduction à la sociologie du handicap, Isabelle Ville montre comment toutes ces compétences, qui sont implicitement attendues de la part des parents, exacerbent les inégalités entre ceux qui disposent du temps, des ressources ainsi que d’une bonne connaissance des rouages du système et ceux qui n’ont pas la possibilité de consacrer autant d’énergie à se faire les auxiliaires de la scolarité de leur enfant.

 

Comment scolariser son enfant en situation de handicap ?

 

Les parents doivent souvent accomplir des démarches kafkaïennes et savoir s’orienter dans un dédale de procédures administratives complexes et chronophages.

Élaboration d’un parcours de formation

Après la prise en compte du handicap de votre enfant par la Cdaph, une équipe de référents est mise en place, gérée par l’Ien-ash (inspecteur de l'Education nationale chargé de l'adaptation scolaire).

Si tout se passe bien, votre enfant se voit entouré d’un ou plusieurs accompagnants, appelés « aide humaine ». Équipe de suivi à temps plein, généralement coordonnée par un enseignant-référent, à laquelle s’ajoute l’indispensable Avs (Auxiliaire de vie scolaire) ou Aesh (accompagnant d'élèves en situation de handicap). 

Leur mission : permettre un enseignement adapté tout au long de la durée de scolarité (et même pendant les examens et concours). Comment ? Grâce à la définition d’un Projet personnalisé de scolarisation, le fameux PPS. Celui-ci met en place un accompagnement individualisé et précise notamment le matériel pédagogique requis ainsi que l'aménagement des enseignements.

Les classes Ulis

Adaptées aux besoins spécifiques des élèves handicapés qui nécessitent une prise en charge importante, les Unités localisées d’inclusion scolaire se composent d’une dizaine d’élèves au maximum, encadrés par un enseignant coordonnateur.

Ces élèves bénéficient par ailleurs de temps d’inclusion dans les classes ordinaires de leur niveau et participent à la vie sociale de leur établissement.

Assez fréquentes au collège, ces classes ont tendance à se raréfier au lycée. Pourtant, elles ne cessent de voir leurs effectifs augmenter, passant de 2 111 élèves en collège / lycée en 2001 à 44 811 en 2019. 📈

 

Les aides auxquelles vous avez droit 

 

Pour recevoir de l’aide, des conseils ou de l’écoute, plusieurs dispositifs ont été mis en place.

Aide handicap école

Auprès de la Mdph et après le bilan d’une évaluation, il est possible de demander à bénéficier d’un Avs. L’auxiliaire de vie scolaire aide l’enfant dans ses apprentissages (comme la lecture ou l’écriture) mais aussi, selon les besoins, dans sa vie quotidienne (toilette, repas, etc.) et pour sensibiliser les autres élèves à la question du handicap. 

Notez bien cependant que la présence d’un AVS n’est pas un prérequis indispensable à la scolarisation d’un enfant handicapé.

Allocations de soutien aux parents d’enfants handicapés

Pour les aider à faire face aux dépenses inévitables, les parents peuvent solliciter - sous conditions -  diverses aides auprès de leur Mdph. 

  • L’allocation d’éducation d’enfant handicapé est versée jusqu’aux 20 ans du jeune handicapé. Uniquement si celui-ci présente un taux d’incapacité (degré de dépendance) supérieur ou égal à 80%. Le montant de cette aide s’élève à 130 euros par mois.
  • L’allocation journalière de présence parentale (AJPP) se réclame auprès de la Caf lorsqu’un parent interrompt son activité professionnelle pour s’occuper d’un enfant handicapé. Son montant est de 51 euros pour ceux qui vivent seuls.
  • Si un enfant est dans l’incapacité d’utiliser les transports en commun pour se rendre dans son établissement et qu’il a un taux d’incapacité de 50 % au moins, ses parents peuvent bénéficier d’un remboursement des frais de transport (personnels ou via un taxi).

Associations parents enfants handicapés

Parmi les nombreux interlocuteurs aptes à répondre aux questions, citons les plus incontournables :

  • La cellule Information École Inclusive est joignable 12 mois par an sur son numéro vert, le 0 805 805 110, pour informer les familles, leur permettre de préparer la rentrée et de constituer le dossier de leur enfant. 📞
  • Le site ecole-et-handicap.fr, destiné aussi bien aux familles qu’aux professionnels de l’éducation recense toutes les informations mises à jour sur la thématique de l’inclusion scolaire.
  • La FNASEPH est une fédération qui regroupe toutes les associations nationales et locales qui œuvrent à la scolarisation des élèves en situation de handicap.


Enfin, si votre enfant présente des troubles de l’apprentissage de type Dys ou TDAH, n’hésitez pas à prendre contact avec nos professeurs particuliers pour l’aider à garder le fil de sa scolarité.

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