COMPORTEMENT

Hikikomori : ces jeunes qui se coupent de la réalité

Sommaire 

  1. Hikikomori : de quoi s’agit-il ? 
  2. Hikikomori en France
  3. Comment savoir si une personne est hikikomori ?

 

Il s’agit d’un phénomène reconnu comme une maladie mentale et une épidémie au Japon. Un hikikomori est une personne qui décide de sortir de la société pour rester enfermée chez elle, pendant des mois, voire des années. Certains cas extrêmes ont fait l’objet d’études par des journalistes et des scientifiques depuis les années 90. GoStudent fait le point sur ce syndrome qui toucherait de plus en plus de jeunes, souvent en souffrance face à une société trop exigeante.

Syndrome hikikomori

1 - Hikikomori : de quoi s’agit-il ?

 

Le terme hikikomori est utilisé pour la première fois en 1998 par le psychologue japonais Tamaki Saito, dans son ouvrage Retrait social : une adolescence interminable. Suite à l’essor d’Internet dans les années 1990-2000, le Japon fait face à des personnes qui décident de « sortir » du système. Un cas qui toucherait surtout des hommes, âgés de 18 à 39 ans. Ces personnes feraient face à un « burn-out social », voire une phobie sociale qui les pousserait à se retirer du monde et à rester chez elles la plupart du temps.

Dans les faits, un hikikomori abandonne peu à peu ses études ou sa carrière et ne sort plus de sa chambre ou presque. Certains peuvent rester cloîtrés dans leur chambre pendant plus de deux ans, se faisant livrer leur repas, dont les emballages s’accumulent dans la chambre et en utilisant des bouteilles vides pour faire leur besoin. Bien que les cas extrêmes ou violents soient rares, le gouvernement japonais considère cet isolement comme une vraie maladie : en 2013, on comptait près de 600 000 hikikomori au Japon, un chiffre qui pourrait s’élever à plus d’un million aujourd’hui.

Comment expliquer le choix de retrait social de ces jeunes ? Face à une société qui demande toujours plus de performance, se retirer du monde réel serait une façon pour eux de se libérer d’une réalité dans laquelle ils ne se retrouvent pas. Et ce phénomène s’étend également à l’Hexagone.

 

2 - Hikikomori en France

 

On retrouve le même problème en France, où le « retrait social » des jeunes prend de plus en plus d’ampleur. Il est difficile de quantifier exactement le nombre de personnes hikikomori, car il s’agit d’une réclusion volontaire ou du moins une envie de rester chez soi, sans vouloir aller à l’extérieur ou socialiser.

 

D’après la journaliste Michaëlle Gagnet, réalisatrice du film HIKIKOMORI, les reclus volontaires ?: « Il y a aussi un chiffre qui a été donné par le ministère de l’Emploi. Il y aurait près de 900.000 jeunes qui ne sont ni en stage, ni en emploi, ni en formation, donc invisibles dans les statistiques. On imagine qu’il y a des hikikomori parmi eux. ».

On a souvent pensé qu’internet et les jeux vidéos (la cyberaddiction) étaient la principale cause de l’apparition des hikikomori mais les études aujourd’hui démontrent qu’Internet n’est qu’un outil pour passer le temps et rester connecté au monde en s’informant de l’actualité. Les hikikomori sont d’ailleurs souvent dépeints comme des personnes intelligentes, cultivées et sensibles, qu’il faut aider à sortir de cet isolement.

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En France, le phénomène hikikomori n’est pas considéré comme une pathologie à proprement parler. On parle plus de « retrait social », voire de dépression. Alors comment reconnaître les signaux et aider son enfant hikikomori ?

 

3 - Comment savoir si une personne est hikikomori ?

 

Certaines familles françaises expriment leur désespoir et leur isolement face à l’attitude de leurs enfants, qui est difficile à comprendre et à gérer. L’incompréhension et la honte d’avouer l’isolement de leur enfant ne poussent pas les parents à chercher de l’aide immédiatement. 

 

Comme chaque cas d’hikikomori peut être différent, il est aussi difficile pour le corps médical de l’appréhender et de proposer le bon traitement. Celui-ci peut regrouper parfois plusieurs  pathologies comme la dépression, l’anxiété, la phobie sociale, voire la schizophrénie et parfois aucun phénomène pathologique n’explique le choix de se retrancher. De plus, il s’agit d’un phénomène qui ne dure pas toute une vie : un hikikomori peut rester isolé pendant plusieurs années et finalement décider de sortir et reprendre une vie « normale ».

Aujourd'hui, deux études ont été élaborées pour pouvoir quantifier et reconnaître un hikikomori. Le test français HQ25 est basé sur un questionnaire divisé en trois catégories : la socialisation, l'isolement et l’aspect émotionnel. En 2020, les Italiens ont créé un nouveau test d’évaluation appelé le HRI-24 (Hikikomori Risk Inventory), qui élargit l’étude aux pays orientaux et occidentaux afin de permettre de développer une prévention et des interventions cliniques propres aux différentes cultures.

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On a parfois romantisé l’hikikomori en le comparant à un ermite des temps modernes, mais cette réclusion démontre un véritable mal-être chez les jeunes adultes dans la société d’aujourd’hui. Il s’agit d’une manière de vivre qui peut avoir de graves conséquences sur le psychisme et le mental d’un individu, sans compter l’impact sur sa santé en général. 

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